Peste aviaire Les risques dûs à la migration des oiseaux
La multiplication des cas de peste aviaire en Europe de l'Ouest, notamment chez des cygnes, ne doit pas faire craindre d'épizootie malgré la migration des oiseaux revenant d'Afrique, estime Jeanne Brugère-Picoux, professeur à l'Ecole nationale Vétérinaire d'Alfort(Val-de-Marne).
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Question : Quels sont les risques pour les volailles domestiques alors que les oiseaux migrateurs commencent à traverser l'Europe ?
Réponse : Le plus important, ce sont les basse-cours. Il faut prendre des mesures de précaution car les oiseaux migrateurs représentent un risque, mais plus particulièrement vis-à-vis des oiseaux de basse-cour, qui ne sont pas rentrés. Le contact à risque, ce sont surtout les canards à gaver, car là où ils sont, il y a des étendues d'eau qui peuvent attirer les canards sauvages. Il faut par ailleurs que l'aliment soit sous contrôle, dans un bâtiment, pour ne pas attirer les oiseaux sauvages. L'essentiel est là. Autrement, les oiseaux migrateurs ne sont pas en contact avec des élevages domestiques (industriels). C'est ce qui me rassure. Et pour l'élevage de production, les mesures de sécurité adaptées ont été prises.
Q. : Des oiseaux comme les pigeons ou les passereaux peuvent-ils contracter la peste aviaire ?
R. : On peut la trouver chez des pigeons, chez des moineaux, mais uniquement dans des pays où la maladie s'est pérennisée. La contamination se fait par l'intermédiaire des oiseaux d'eau sauvages, qui sont des réservoirs et peuvent en plus être porteurs du virus très pathogènes. (...) Mais à partir du moment où on laisse le virus se pérenniser dans un pays, tous les types d'oiseaux peuvent être contaminés, comme c'est le cas en Chine avec des pies et surtout des moineaux, des faucons pèlerins et des pigeons. Mais cela n'apparaît que dans les pays qui n'ont pas les moyens de bio-sécurité que nous connaissons en France. L'important, c'est d'être rapide dans la détection, pour étouffer la maladie dans l'oeuf. Pour le moment, on n'a pas trouvé de malades chez les passereaux qui reviennent d'Afrique.
Q. : Peut-on craindre en Europe une épizootie ?
R. : Je ne suis pas inquiète sur le risque d'une épizootie qui toucherait toutes les volailles françaises. On peut avoir des foyers si un oiseau migrateur contamine des volailles de basse-cour, des canards. Si on vaccine les canards, on arrête les intermédiaires qui pourraient ensuite contaminer des dindes ou des poules. Depuis la découverte du virus, il y a 50 ans, la France n'a jamais eu cette maladie. Il y a eu seulement 25 épizooties qui ont été rapportées dans le monde, dont une en Afrique du Sud. Ce n'est donc pas une maladie très fréquente.
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